Le Kosovo

Le Kosovo

Le Kosovo est sur notre trajet retour mais il est aussi le pays d’une collègue de Steph chez qui nous sommes attendus à l’est du pays.

Nous avons passé pas mal de temps à discuter avec nos amis ainsi que les gens qui nous ont accueillis au sujet de l’histoire de ce pays (voir Article de Élina et Alex au sujet de la guerre au Kosovo)

Produjevë :

Nous entrons au Kosovo par Produjevë. Le passage de la Serbie au Kosovo par ce côté est assez surprenant : nous passons de la forêt dense et austère à de grandes plaines agricoles avec de belles maisons récentes cependant certaines ne sont pas crépies (comme en Serbie).

Quelques kilomètres après la frontière, nous nous arrêtons avant Produjevë pour demander de l’eau à une station-service. On nous offre déjà une glace chacun !

Un peu plus loin alors sur nous cherchions un coin bivouac, un monsieur sort de chez lui. Guillaume baragouine en allemand pour expliquer qu’on cherche un coin pour la tente, l’allemand de Guillaume ne doit pas être terrible, il appelle sa fille qui parle anglais et en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, nous sommes invités à nous installer dans leur jardin.

Nous passons notre première soirée dans ce pays à discuter avec des gens du coin qui sont partis vivre en Allemagne au moment de la guerre.

Ils nous racontent que cette région avait été épargnée des incendies et des bombardements pendant la guerre mais quand les soldats Serbes se sont retranchés après leur défaite, ils ont tous détruits sur leur passage! Certainement un stock de bombes à finir pour reconduire le budget l’année suivante… Ça explique pourquoi les maisons sont récentes.

Produjevë – Reznik

Lors de cette étape nous galérons sur une piste, elle se transforme rapidement en 2 ornières en dévers qui nous obligent à pousser les vélos sur une bonne partie, une fois en haut la vue sur les collines Kosovares est bien belle.

Le soir nous sommes à nouveau inviter à planter nos tentes dans le jardin d’une famille.

Comme la veille, on nous offre à boire, des fruits et légumes du jardin. Cerise sur le gâteau, nos hôtes nous installent même à l’abri dès que quelques gouttes tombent ce soir-là.

Reznik – Turiçec

Après 2 jours au Kosovo, nous comprenons qu’ici c’est le coin des montées-descentes éclairs qui coupent les jambes.

Nous passons rapidement dans la ville de Skenderaj juste le temps de se mettre à l’abri d’une bonne averse.

Sur cette étape le paysage est vallonné mais on voit assez loin.

Ce soir-là nous plantons le camp dans un champ après avoir récupéré de l’eau chez des Allemands qui nous ont chargés en eau minérale, soda, chips et biscuits sans trop échanger. À priori ils étaient pressés…

Cette nuit-là nous avons droit aux aboiements des chiens juste à côté de la tente. On nous avait parlé des chiens errants (errants petit patapan) au Kosovo, ok on a compris le problème!

Turiçec – Osojane

Pendant que nous rangions le camp, nous avons plusieurs visites : le propriétaire du champ, très sympa, nous propose de nous emmener chez lui pour se doucher. On ne comprend pas pourquoi, après 4 jours de bivouacs, sentirions-nous mauvais ? Et aussi deux quads, mais l’échange est plus bref, ben oui, des quads, pour changer, c’est pas facile…

La traditionnelle montée-descente nous casse les pattes puis nous enchaînons sur une piste qui débouche sur les montagnes Kosovares et Monténégrines. C’est splendide!

Ensuite la piste disparaît, nous avançons au GPS au milieu des ronces. La distance n’est pas longue mais 800m à faire des acrobaties et à ramper sous les ronces ça parait vachement long.

Après une descente technique et quelques pauses Mûres (il faut bien tirer avantage des ronces), nous rejoignons Osojane. Ce village, avec une ambiance particulière, est une enclave Serbe au milieu du Kosovo. Vous voyez Saint Profond ? Et bien c’est juste après…

Nos amis étant coincés 1 jour à la frontière nous restons dans ce village l’après-midi à préparer le reste du voyage dans le bistro du coin. C’est une sorte de hangar où on crève de chaud mais nous profitons du wifi, de l’électricité et de l’odeur de tabac toute l’après-midi pour 2 thés (la cafetière est en panne) à 1 euro le tout.

3 jours dans la région de Pejë

Nous sommes accueillis comme des rois chez Shpresa et Valdet dans la maison familiale où tout le monde se retrouve en Août.

Nos amis nous font visiter leur région entre Istog et Pejë :

  • La source de la rivière Drini i Bardhé (le Drin blanc), la plus grande rivière du Kosovo qui se jette plus au sud en Albanie dans le Valboné où nous irons plus tard.
  • La grotte de la belle au bois dormant (ou la grotte de Radavc), un écrin naturel ouvert seulement en 2017 qui reste encore intacte et où l’on peut observer de nombreuses chauve-souris.
  • Les gorges étroites et raides de Rugova situées dans le parc national Bjeshkët e Nemuna, nous étions contents de ne pas être en vélos !

Nos amis ne manquent pas de nous faire goûter aux spécialités locales, soit préparées par la belle-sœur soit au resto. Nous abusons d’ailleurs un peu car Lonie et Steph passent la dernière journée un peu en vrac et un peu couchées.

Bref, 3 jours très riches pour nous.

Prekallë – Junick

C’est la reprise après 3 jours sans vélo. Il nous reste un mois avant le retour, c’est pas mal de jours mais nous sommes encore loin de la maison et il reste beaucoup d’incertitudes sur les trains ou les bus entre la Bosnie et l’Autriche.

Nous laissons les montagnes à notre droite pour les longer et prendre plein sud vers l’Albanie. En effet, monter direct par le Monténégro avec les vélos n’est pas envisageable au vu du dénivelé. Nous passons donc par l’Albanie pour ensuite rejoindre le Monténégro plus au sud.

Junick – Dushaj

Dernier jour au Kosovo, avant le passage en Albanie. Avant la montée vers la frontière, nous sommes invités à prendre un café à Ponosevac. Le gars nous explique qu’après la guerre il restait seulement 3 maisons dans le village. Il a dû, lui aussi, partir du pays pour l’Allemagne. Le ciel se charge bien, mais le gars nous garantit que ce n’est pas pour nous. Mon œil oui, nous nous prenons bien l’averse en montant vers la frontière.

Il n’y a pas à dire le Kosovo est vraiment accueillant. Nous n’avions aucune idée de ce qui nous attendait c’est donc une belle découverte en terme de rencontres et d’échanges avec les autochtones.

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