Italie et France : Le Retour
Sur le bateau entre la Croatie et l’Italie, nous passons une soirée bien sympa avec Milan et Camille, deux grimpeurs voyageurs à vélo.
Apres avoir dit au revoir à nos compagnons de bateau et promis de les accueillir avec un flan s’ils passent par chez nous (le flan c’est leur madeleine de Proust), nous voilà à nouveau en Italie à Ancône!
Il nous reste peu de temps avant le retour, en effet nous avons prévenu les enseignants d’une absence de 2 semaines pour les enfants sur cette nouvelle année scolaire, il nous faut donc prendre le chemin du retour.
Nous sommes partagés entre l’envie de continuer cette parenthèse nomade et l’envie de retrouver nos amis, notre famille, un peu de confort et chacun son espace.
Nous avions le choix entre un retour par le sud de la France et un retour via les Alpes. Malgré le dénivelé, Les Alpes, l’ont emporté à l’unanimité!
Nous relirons donc Turin à Modane en vélo, mais avant cela nous prenons le train entre Ancône et Turin. Une journée de train de 8h45 à 17h avec 2 changements. Les deux premiers train comprennent des places vélos qui ne nécessitent pas d’enlever les sacoches, pour le dernier il faut les suspendre, après avoir connu les bus Turcs ça nous semble très facile. Et surtout, pas de sous-terrain à emprunter, et ça c’est trop bien.
Turin
Turin est dans la région du Piémont, à moins de 3 h en voiture de Grenoble. Nous en avions entendus parler pour ses nombreux musées mais nous avions en image une ville industrielle sans attrait particulier.
Nous avons donc été agréablement surpris d’une part par ses beaux bâtiments le long de la via Roma et de la via Po, ses belles et grandes places et d’autre part par son infrastructure adaptée aux vélos. Il y a des pistes cyclables de partout et les automobiles nous ont semblé bien attentifs aux vélos.
Nous avons sélectionné 2 musées à faire sur la journée et demie passée à Turin:
- Le musée du cinéma
- Le musée d’égyptologie
Le musée du cinéma se situe dans le bâtiment la Molle Antonelliana. C’est un monument symbolique de Turin. Cet imposant bâtiment domine la ville du haut de ses 167,5 mètres.
Le musée est réparti sur plusieurs étages, on commence par le théâtre d’ombre puis une petite leçon de sciences sur les lentilles et la diffraction de la lumière. La visite se poursuit avec les 1er appareils qui mettent les images en mouvement : stéréoscopie, lanternes magiques, kinétoscopes, thaumatropes, zootropes, praxinoscopes, tricérascope… la collection est très riche, cherchez l’intrus.
La visite se poursuit dans le cœur du bâtiment, le tempio della Mole. Une immense pièce autant en hauteur qu’en largeur où les stores se ferment régulièrement pour laisser place à des jeux de lumières projetés sur la voute.
On poursuit la visite sur le 7eme art en voyageant dans cet univers à travers ces petites salles : le salon kitch de mémé, la salle où l’on rentre par un frigo et on peut s’asseoir sur des toilettes, …
Quand au musée d’égyptologie, Il paraît que ce musée contient la deuxième plus grande collection au monde !
Il est vrai que sont exposés de nombreuses statues, des sarcophages, des momies, des objets usuels et des bijoux ainsi qu’une série de papyrus. Nous n’avons pas eu le temps de voir toute la collection tellement c’est immense. C’était très passionnant, il faudra revenir….
Turin – Rosta
Après la visite du musée d’égyptologie, nous sortons de la ville par les nombreuses pistes cyclables qu’offre Turin.
La sortie de la ville et sa périphérie nous paraît longue puis enfin, nous empruntons une piste en forêt qui se poursuit par un joli sentier pour terminer sur un grand espace “bike parc”. Lonie et Alex s’en donnent à cœur joie sur les bosses et tremplins.
Nous plantons nos tentes juste à côté une fois la nuit tombée et nous profitons de la table plus que bancale.
Rosta – Granga
Nous poursuivons notre chemin dans le val di Susa. Cette vallée est la plus grande et la plus peuplée du Piémont. Dans l’ensemble de la vallée sont disséminés des bourgs, villages, châteaux forts, abbayes médiévales et chartreuses témoignages de sa riche histoire marquée par le passage de nombreuses armées, de marchands, de brigands, de pèlerins et même de papes, tandis que la haute vallée que nous commencerons à rejoindre le lendemain comprend des montagnes, des forêts, des stations de ski et des lacets qui grimpent.
Nous sommes encore en plaine (entre 300 et 400m d’altitude) mais le paysage Alpin est face à nous, les ruisseaux coulent un peu partout et les routes sont peu fréquentées.
L’itinéraire emprunté passe par la via Francigena pédestre (petit rappel pour ceux qui ne suivent pas, c’est celle sur laquelle nous étions en Toscane en mai dernier).
Le soir nous nous faisons à nouveau dévorer par les moustiques, vivement la montagne…
Granga – Novalesa
Petite étape pour se reposer avant les 3 jours d’ascension.
L’itinéraire nous fait traverser plusieurs fois la voie de chemin de fer, dont une fois sur une passage á niveau sauvage (on fait à l’œil et à l’oreille). C’est très beau, un peu comme la Maurienne si la Maurienne avait été belle. Mais non les Mauriennais, ne vous vexez pas, on vous aime bien quand même 🙂
Nous arrivons rapidement à Novalesa qui est à 830m d’altitude, c’est un village touristique connu pour son abbaye et ses cascades.
Nous profitons des 2 cascades grandioses. L’eau est très fraîche, nous restons un moment à observer les manips de cordes d’un groupe qui descend en canyoning avec des cordes trop courtes, mais a priori c’était prévu comme ça.
Novalesa – Plaine St Michel (en France)
Journée de montée pour rejoindre la France que nous avons quittée il y a 4 mois 1/2.
La petite route qui relie Novalesa à Montcenisio est une toute petite route en lacet qui monte efficacement.
Montcenisco est un tout petit village avec de jolies maisons en pierres et surtout un magnifiques lac le Lago Grande juste après le village. Nous croisons un cycliste devant ce lac tout paisible qui nous indique que la route qui mène à la nationale est superbe et plutôt vallonnée voire plate.
En arrivant à l’intersection avec le raccourci proposé par Komoot nous n’hésitons pas longtemps en voyant le single pas très bien marqué et, qui plus est, monte quand même bien. Nous continuons sur la petite route. C’est vrai qu’elle est agréable, elle est d’abord plate plus légèrement descendante puis bien descendante, autrement dit, nous perdons 200m comme ça l’air de rien. Alex n’est pas bien content qu’en on lui annonce que les 300m de dénivelé qu’il nous restait se sont transformés en 500m et qui se rajoutent au 600 que nous avons déjà gravis !
Un bon pique-nique et ça repart. Quand nous apercevons le panneau « France 1km », l’énergie revient! Pas moyen de voir un panneau France matérialisant le passage de frontière mais nous immortalisons notre retour devant le panneau Région Rhône-Alpes!
Nous arrivons à la pleine St Michel et nous nous arrêtons dans une ferme tenue par deux jeunes bien sympathique, nous leur achetons du fromage de Brebis pour se faire un goûter pain fromage! C’est pas compliqué, pour le goûter, le kilo y est passé.
Ils nous conseillent de bivouaquer à peine un peu plus loin où il y a un ruisseau et de quoi faire du feu. Nous passons la fin d’après-midi pieds nus dans l’herbe entre ruisseau à peine positif et préparation du bois pour le feu du soir.
Nous avons passé trois jours très agréables dans la région du Piémont Italien, c’était bien différent de la Toscane. Un retour en montagne qui nous a rappelé combien les Alpes nous ont manquées.
Plaine St Michel (en France) – Lac Montcenis
Il nous reste encore quelques centaines de mètres de dénivelé pour rejoindre le lac du Montcenis que nouspourrions presque voir avec un go go gadget aux jambes. Nous souhaitions passer une nuit à coté de ce magnifique lac.
Petite étape à vélo mais tout de même 400m de dénivelé,
L’après-midi, nous avons le temps de faire une rando qui nous monte 700m au dessus du lac, petit sommet d’où la vue est splendide.
Lac Montcenis- Modane
Apres une nuit bien pluvieuse nous rangeons les tentes bien mouillées et descendons direction Modane sous une pluie bien fine (1600m de descente). Steph avec le frein arrière HS descend tout doucement, et finalement nous arrivons à Modane sous le soleil.
A Modane, nous fêtons notre dernière soirée de voyage au resto puis, sous les conseils du serveur nous montons en vélo jusqu’à « la maison penchée ». De nuit, l’effet penché est assez troublant (pourtant nous n’avons bu qu’une seule bière !), on s’est bien marré à glisser d’une pièce à l’autre.
Modane – La maison
Le trajet de Modane à Montmélian est assez rapide, évidemment nous avons pris le train.
A peine débarqués sur le quai, nous croissons par hasard Bidi, un copain qui attend son train !
Le trajet entre Montmélian et la maison défile à toute allure. Après la pause déjeuner chez une amie de Elina et un café avec Nath, nous rejoignons l’école pour les retrouvailles des copains ! Et là … Que d’émotion !
En remontant à la maison nous retrouvons notre chez nous impeccable avec de gentils messages d’accueil, le frigo plein, un pougni-pougna* de luxe, un brownie qui déboite, du saucisson, du fromage, du vin, de la bière …. quel accueil incroyable ! Quels amis incroyables !
A ceux qui nous demandent ce qui nous a le plus manqué dans notre voyage, nous reprendrons du tac-au-tac nos amis et notre famille et quand même aussi le fromage. Le reste n’est que matériel !
*Pougni-pougna: gâteau marbré dont la cuisson s’adapte au temps disponible. Il se sert donc en tranches ou à la cuiller.