De Çiftlik à Kayseri en vélo

De Çiftlik à Kayseri en vélo

Çiftlik – Orhanli

Nous ne partons pas avant 10h, d’habitude c’est le temps de ranger les sacoches, là c’est juste le temps de profiter du succulent petit déjeuner et de dire au revoir à nos hôtes. Zehra, nous offre de ses olives, de son fromage, de la confiture d’abricots et de la pâte de cacahouètes pour consommer sur notre chemin.

Notre départ est chargé d’émotions pour eux comme pour nous.

Nous passons par le col Sekkîn à 1620m où nichent de nombreux chiens cachés dans les collines couleur crème comme leur pelage. Alex en compte 20 en l’espace de quelques mètres !

Aucun n’est agressif, même pas un aboiement. C’en est presque vexant à quel point ils nous ignorent.

Sur cette route nous croisons des camions chargés à bloc de bottes de foin ou de paille. C’est la saison des moissons, il y a du monde dans les champs.

Les paysages sont plus monotones. Après s’être fait payé le thé à Baglama nous passons à Golcuk et attaquons un faux plat montant face au vent sur une route qui alterne piste poussiéreuse et goudrons. Une fois de plus on se fait payer le thé. Pour la suite du trajet nous nous cachons pour faire les pauses, sinon nous n’avançons pas…

La poussière

Arrivés à Oranhli, nous ne passons pas inaperçus sur la place du village, des enfants en vélo nous accompagnent avec des « Hello ».

Un peu avant la sortie du village nous demandons à une jeune femme accompagnée de ses 3 filles et de sa maman un lieu où nous pourrions planter nos tentes. Elles nous proposent leur jardin. Nous montons le camp aidés d’une dizaine de gamins. D’abord en plein vent, nous n’osons pas trop discuter l’emplacement mais le grand-père arrive et nous conseille d’aller plutôt de l’autre côté de la maison, justement à cause du vent. Nous déplaçons les tentes déjà montées. Une fois le camp bien installé, on nous fait comprendre que finalement ce serait mieux de dormir dans leur salon, alors nous replions tout !

Démontage avec les enfants

La maman de Tugba nous prépare à manger et nous passons la soirée à discuter via Google translation. Les enfants se font des parties de Uno où chacun parle sa langue et utilise ses mains pour se faire comprendre et ça marche super bien à entendre leur fou-rires !

Au moment de se coucher nous voyons les grands-parents déménager leur matelas sur la Terrasse. On nous explique qu’ils préfèrent dormir dehors pour surveiller la porte du garage où sont nos vélos, pourtant la porte est cadenassée. Pas moyen de leur faire changer d’avis !

Orhanli – Soganli

Aysel, la maman de Tugba nous prépare un bon petit dej typique de la Turquie : frite, viande de bœuf, Olives, Fromage et pain

Tugba est très triste de nous voir partir. Stephanie reçoit un foulard en cadeau, nous leur laissons le Uno.

Steph et Tugba avec le foulard offert

Le début de l’étape ressemble à la fin d’après-midi de la veille, une piste en faux-plat. Puis nous tombons sur la vallée de Soganli, la descente dans la vallée d’Asagi est tellement belle que nous nous arrêtons à chaque virage pour observer la multitude de trous dans les falaises.

la descente vers Soganli
les maisons troglodytes de Soganli

Nous visitons quelques églises creusée dans la roche dans ce paysage magique où nous sommes quasiment seuls et nous finissons la journée dans un gîte troglodytes.

Soganli – Cemil

Soganli est le pays des abricots, on nous en a beaucoup offert mais les turcs, comme les grecs ont tendance à manger les fruits encore un peu vert, nous nous retrouvons donc parfois avec des sacs d’abricots pas bien murs. Alors quand les fruits sont bien murs, nous ne résistons pas à nous arrêter pour en déguster dans les arbres bien chargés.

Ce matin-là nous grimpons au Mont aiguille, en fait ça n’a de lien que le profil de la montée.

profil du tour2 en Turquie, en rouge le profile ressemble au mont aiguille

Une belle ascension depuis le village de Güzelöz nous emmène sur un plateau depuis lequel nous pouvons déjà voir le mont Erciyes au loin. Le mont Erciyes, avec une altitude de 3916 mètres, est une montagne volcanique dont le sommet est toujours couvert de neige, il se trouve tout proche de la ville de Kayseri. Cette montagne de lave, serait responsable des formations rocheuses de «cheminée féerique» dans la Cappadoce.

Apres une bonne descente, nous déjeunons à Şahinefendi, où un retraité ingénieur en mécanique nous invite à visiter la mosquée. Il nous explique la place des hommes : en bas sur la moquette et la place des femmes : en haut d’un escalier avec des marches difformes et derrière une grille ! Le gars n’oublie pas de nous asperger d’eau de rose avant de sortir, à croire qu’on sentait mauvais ! Ben après, au moins on puait vraiment.

L’après-midi l’itinéraire suit une petite route de campagne bordée de cheminées de fées creusées pour former des habitations :

Un bref arrêt à l’ancienne mosquée de Taşkınpaşa, vieille de 600 ans où l’on peut voir des tombeaux seljoukides. Il parait qu’au temps de la route de la soie et des caravansérails, les marchants s’arrêtaient sous les arcades de cette mosquée.

Un peu plus loin nous nous arrêtons visiter le monastère byzantin de Keşlik. Creusé au XIIIe siècle, c’est un véritable labyrinthe où les enfants s’en donne à cœur joie. Il comporte un grand réfectoire et deux églises : Kara Kilise (« l’église noire »), qui cache de nombreuses fresques abîmées par la fumée, et Aios Stefanos (« l’église Saint-Etienne ») dont les fresques en jaune et orange représentent essentiellement des grappes de raisin.

Bivouac en dessous du lac de Damsa Barajı peu apres Cemil, un peu galère à trouver. Il fait presque nuit quand nous finissons de monter la tente. Mais nous sommes au calme, à plat et sans chien aux alentours pour une fois.

Cemil – Goreme

Nous passons dans la ville touristique d’Urgup pour la piqure de Guillaume. Urgup était une ville à forte population grecque jusqu’à ce qu’ils soient expulsés en 1923, alors les demeures en pierre de la ville furent abandonnées. Plus tard le tourisme de Cappadoce a permis la restauration de ses demeures en hôtels plutôt classes.

La vielle ville de Urgup, tout en pente est plutôt belle mais la partie moderne ne nous a pas donné envie d’y rester.

Après Urgup la route est assez fréquentée par les touristes qui s’arrêtent un peu partout pour se prendre en photo devant un caillou. Nous bifurquons vite vers notre point de bivouac qui est au bout d’une piste sableuse en descente (à remonter le lendemain).

Le coin de bivouac est magnifique et plutôt calme (seulement 2 camping-car), nous faisons connaissance avec un Polonais qui vient essayer la guitare de Guillaume. L’autre camping-car est français, mais ils n’ont pas montré le bout de leur nez.

Coucher tôt car le lendemain il faut se lever à 5h pour voir les montgolfières décoller de la vallée et peut être nous atterrir dessus si le vent est favorable.

Goreme : Musée à ciel ouvert et repos

Si on tape « Cappadoce » sur internet, on voit essentiellement des photos des montgolfières aux dessus des cheminées de fée. Quand on y est, on comprend cette multitude de photos ! Le spectacle est quand même inédit pour nous pourtant habitués de la coupe Icare. Nous avons essayé de faire une sélection des nombreuses photos pris sur nos 4 téléphones et le reflexe, mais nous avons eu du mal à nous limiter.

Voici le spectacle qui a débuté vers 5h du matin :

Puis, oh surprise, une fois la 1ere centaine pausée une 2eme vague arrive. En effet,  comme nous sommes dans les 4 jours du festival de la Montgolfière nous avons droit aux montgolfières « rigolotes »

Une fois le spectacle terminé, nous remontons la piste pour rejoindre le musée à ciel ouvert de Goreme. Encore pas mal d’églises taillées dans la pierre qui ont plus d’1 milliers d’années mais les fresques sont nettement mieux conservées sur ce site. Ce n’est pas donné par rapport à ce qu’on a pu visiter au paravent mais l’audio guide nous permet d’avoir plus de détails intéressants sur les fresques et leur histoire. En même temps, avant c’était gratuit. Dès qu’ils avaient dix minutes devant eux ils creusaient une église dans la roche alors il y en a un peu partout maintenant, c’est malin.

Puis après-midi soirée au camping avec piscine. Alex est un peu malade l’après-midi mais il retrouve vite la forme, tandis qu’Elina est malade en soirée.

Goreme : Rando dans la vallée rouge et vallée rose

Reveil matinal par le bruit des montgolfières, juste au-dessus de notre tête. Cette fois on peut voir la grandeur des nacelles, on peut y mettre jusqu’à 28 personnes, sacré business !!

Aujourd’hui nous retrouvons François et Anaïs que nous suivons depuis déjà pas mal de mois. François est un collègue de Steph. Eux ce sont des vrais, ils ont tout fait en vélo ! Alors nous sommes passés devant eux à Konya ! Pour ceux du font qui n’ont pas suivi, c’est parce que nous étions en bus à ce moment-là.

Nous passons la journée ensemble à randonner dans la vallée rouge puis dans la vallée rose pendant qu’Elina se repose. Nous avons trouvé les traces sur AllTrails.

C’est top, François nous fait les commentaires pour chaque églises traversée : Eglise à la croix, Eglise aux colonnes, … j’ai oublié les autres noms d’églises …

Fin d’après-midi sur les toboggans de la piscine pour se rafraichir.

Goreme – Vallée de Drevent

Petit saut de puce pour profiter une dernière fois de la Cappadoce. On dit au revoir à François et Anaïs même s’il y a des chances qu’on se retrouve le soir.

Nous passons juste devant Zelve puis Aktepe et nous trouvons un coin bivouac juste au-dessus de la vallée du Drevent.

La vallée du Drevent est aussi appelée la vallée de l’Imagination. C’est un groupe très dense de roches roses coiffées de roches plus sombres au sommet. Selon l’imagination ces roches peuvent prendre des formes de lion, tête tressée, escargot, chiotte (certain ont une imagination spéciale). Bref nous passons un bon moment à déambuler aux milieux de ces roches.

En fin d’après-midi François et Anaïs nous retrouvent avec des saucisses, des chamallows et même de l’apéro (1er vin que nous buvons depuis notre départ) !

Vallée de Drevent – Garipçe

Le matin nous voyons une dernière montgolfière avant d’attaquer notre étape sur une bonne montée puis une descente sur une piste un peu technique (au gout de Steph et non pas des enfants)

Nous n’avançons pas beaucoup ce jour-là : problème de porte bagage de Guillaume puis nous nous retrouvons sur l’autoroute avec une bande de côté un peu trop fine pour nos vélos à sacoches. Nous pédalons même dans le caniveau pour avoir plus de place. Bref, passage pas top.

Pas beaucoup de place pour les vélos sur cette route

Heureusement nous profitons encore de l’hospitalité des Turc et nous nous arrêtons prendre un thé à  Bozca où un turc ayant passé quelques années en France nous invitent et nous parlent de leur pays. Ensuite l’Imam se joint à nous. Il nous parle en Turc, on ne comprend pas grand-chose, notre interprète nous traduit quelques phrases dont une qui nous plait beaucoup « Qu’importe la religion ou la nationalité, seule l’humanité compte ».

Dans l’après-midi, nous profitons de la vue sur le mont Erciyes qui culmine à 3917m avec quelques névés que nous pouvons encore voir.

Nous croisons François et Anaïs juste avant de commencer la recherche du bivouac, nous passons donc une 3eme soirée ensemble. Nous nous demandons quand même comment ils font pour nous supporter, à 5 nous monopolisons bien souvent la discussion.

Garipçe – Kayseri

Nous quittons notre bivouac pour rejoindre la grande ville de Kayseri, ville étape pour les caravanes qui parcouraient les routes de la soie.

L’autoroute est très calme ce matin, puis nous en sortons rapidement pour traverser les derniers petits villages paysans avant la ville. En route nous nous faisons inviter à boire un thé à Dokuzpınar et à peine un peu plus loin à Karpuzsekisi en haut d’une petite côte on nous offre du Ayran (une boisson lactée à base de yaourt). J’ai beau refuser, on nous le sert sur un plateau sans avoir à quitter nos vélos. C’est frais, ça fait du bien, mais faut quand même pas en boire trop, c’est un peu écœurant tout de même…

L’arrivée à Kayseri se fait via une zone industrielle pas top, nous montons une butte pour ensuite rejoindre le centre-ville et retrouver notre Hôtel qui se situe dans le quartier des vendeurs de vélos ! Rien à réparer, tant pis.

la suite familiale que nous avons re-décorée

Le soir nous nous faisons un petit resto avec nos copains des 3 derniers jours. C’est l’occasion de découvrir des plats que nous ne connaissions pas, comme le Kunefe un gâteau à base de cheveux d’anges garni de fromage coulant.

Steph goutte le Kunefe

Repos à Kayseri

Nous passons une journée de repos/visite à Kayseri, ville reposante : des rues commerçantes remplies mais pas trop peuplées, des terrasses, de beaux remparts, des bon Baklavas, …. bref une ambiance typique et agréable.

Ce qui nous a le plus marqué : le bazar de Kayseri, à côté de la citadelle, nous fait plonger dans une ambiance traditionnelle. Nous sommes les seuls touristes. Ce bazar est le troisième du pays après celui d’Ankara et d’Istanbul. On peut y voir le Bedesten, construction fermée, réservé à l’époque ottomane aux marchandises précieuses. Aujourd’hui on y trouve les marchands de tapis.

Nous passons dire au revoir à nos copains français et prenons la route vers l’Autogari bien avant l’heure de départ prévu à 21h. Nous nous présentons au guichet de Kamil Koç où on nous facture 600TL de plus pour les vélos mais cette fois nous avons un ticket pour nous et un ticket pour les vélos.

A priori le chauffeur était prévenu, l’embarquement se fait sans difficulté.

Chargement dans le bus, ça prend pas trop de place finalement !

La nuit dans le bus est un peu raide mais globalement Kayseri-Istanbul de nuit (21h=>9h30) c’est quand même rapide et économique.